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Pénurie d’enseignant.e.s

Le Québec fait face actuellement à une situation de pénurie d’enseignant.es qui semble sans précédent dans l’histoire récente du système éducatif. Dans les médias nationaux, les centres de services scolaires soulignent les difficultés croissantes pour recruter des enseignant.es qualifié.es afin de combler les besoins en matière de postes au début de l’année, mais également de suppléances en cours d’année. Plusieurs variables tendent à montrer que les besoins d’enseignant.es vont continuer de s’accroître dans les années à venir, dont la hausse des effectifs scolaires de 14 % prévue d’ici 2030, l’élargissement de l’accès aux classes de maternelle 4 ans à temps plein et les nombreux départs à la retraite prévus dans les années à venir. De nombreuses universités font également état d’une diminution des effectifs en formation des maîtres. À cela s’ajoute la problématique de l’attrition des jeunes enseignant.es, dont 25 % décrochent dans les cinq premières années de carrière (Karsenti, 2015).

En somme, le Québec devra faire face, à court et à moyen terme, à plusieurs défis, soit : rendre la profession plus attrayante et attractive ; recruter un nombre suffisant d’enseignant.es pour pourvoir tous les postes, mais également les besoins de suppléant.es ; et retenir les enseignant.es et les suppléant.es dans le système. Dans l’urgence, les commissions scolaires, les syndicats, le ministère de l’Éducation et les universités cherchent à mettre en place différentes solutions pour combler les besoins d’enseignant.es et de suppléant.es. Pourtant, outre la recherche scientifique abordant ces défis sous l’angle du décrochage des nouveaux.elles enseignant.es, la problématique des pénuries d’enseignant.es dans le contexte québécois reste très peu étudiée et ne permet pas de cerner les options les plus efficaces pour y faire face. Finalement, les pénuries de suppléant.es au Québec n’ont, à notre connaissance, jamais été étudiées. Le projet de recherche proposé vise à combler ces vides sur le plan des connaissances scientifiques en déterminant les solutions les plus pertinentes pour répondre aux défis associés à la pénurie d’enseignant.es et de suppléant.es.

Deux questions seront au cœur de la recherche : (1) quelles sont les solutions actuellement mises en œuvre au Québec pour contrer la pénurie d’enseignant.es et de suppléant.es? (2) comment sont-elles mises en œuvre et quels sont les effets sur l’attraction, le recrutement et la rétention des enseignant.es et des suppléant.es? Trois objectifs spécifiques structurent la démarche : (1) décrire les solutions politiques mises en œuvre pour attirer, recruter et retenir les enseignant.es et les suppléant.es dans le système éducatif québécois ; (2) documenter la mise en œuvre de ces solutions politiques ainsi que leurs effets sur l’attraction, le recrutement et la rétention des enseignant.es et des suppléant.es, et (3) la mise en place d’actions de transfert des connaissances auprès des utilisateurs potentiels de la recherche, soit les gestionnaires de l’éducation, les centres de services scolaires, les syndicats et les facultés des sciences de l’éducation. Nous mobiliserons une méthodologie mixte s’appuyant sur trois méthodes de collecte des données, soit l’analyse de documents administratifs, l’enquête par questionnaire et l’entrevue, pour lesquels différents acteurs impliqués dans le recrutement, l’attraction et la rétention des enseignant.es seront sollicitées.

Ce contenu a été mis à jour le 19 juillet 2024 à 1h46.